MACBETH

MACBETH
VENDREDI 27 MARS À 17H

Réalisation & scénario : Orson Welles
D’après : Macbeth de William Shakespeare
Distribution : Orson Welles, Jeanette Nolan, Dan O’herlihy
(Etats-Unis – 1948 – 1h47)

Macbeth, poussé par sa femme et dévoré d’ambition, assassine le roi d’Ecosse, Duncan, et monte sur le trône. Trois sorcières avaient prédit qu’il deviendrait roi puis que lui succèderait Banquo, l’un de ses proches. Pour conserver le pouvoir, Macbeth ordonne le meurtre de Banquo, mais le fils de celui-ci parvient à s’enfuir. Lors d’un banquet, le spectre de Banquo réapparait. Macbeth effrayé décide de tuer son lieutenant Macduff, qui s’enfuit aussi. Macbeth assassine sa femme et ses enfants. Lady Macbeth, devenue folle, se suicide. Une armée est en marche sur le château où Macbeth est reclus.

« « L’enfer est morne », comme dit Lady Macbeth : film sombre sur l’orgueil, la malédiction et la folie sanguinaire, les noirs wellesiens sans équivalent reflètent une sorte de nuit perpétuelle où le plateau (de cinéma ou de théâtre ?) est étrangement présent, au moyen d’une science de l’éclairage assez étonnante. Comme si Welles, dans cette mise en scène de son propre orgueil – déçu – d’artiste, jouait avec cette contrainte (pas de « major », peu de décor) et choisissait de l’exhiber – avec son génie tellement inventif – au lieu d’essayer à toute force de la dissimuler par des artifices de mise en scène. Le film est bien sûr un objet de cinéma (gros plans obliques sur les regards en dessous, travellings, etc.) mais, à l’inverse des adaptations de Shakespeare qui vont suivre dans la carrière de Welles, Macbeth reste ancré dans une dimension théâtrale ingénieuse, qui se perçoit plus qu’elle ne se voit. C’est aussi l’intérêt de ce film qui offre par ailleurs tout le meilleur de Welles : sa liberté (il élague le texte de Shakespeare et impose à ses acteurs l’accent écossais en plus de la langue fleurie et imagée du poète), l’humour dans la représentation de lui-même en roi tyrannique et maudit… sans parler de ces traces fortes, personnelles de sa créativité visuelle : le brouillard, la nuit, l’ombre – ce sont ceux à venir de Falstaff et de La soif du Mal. »

Max Robin – aVoir-aLire.com (10/2007)

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