THE THING
Samedi 1er avril à 23h30
de John Carpenter
(États-Unis – 1982 – 1h48 – Couleur – VOSTF)
Scénario : Bill Lancaster d’après Who Goes There? John W. Campbell
Avec : Kurt Russell, T.K. Carter, Wilford Brimley
Hiver 1982 au cœur de l’Antarctique. Une équipe de chercheurs composée de 12 hommes, découvre un corps enfoui sous la neige depuis plus de 100 000 ans. Décongelée, la créature retourne à la vie en prenant la forme de celui qu’elle veut ; dès lors, le soupçon s’installe entre les hommes de l’équipe. Où se cache la créature ? Qui habite-t-elle ? Un véritable combat s’engage.
Présence obsédante et mortifère de la neige, sensation étouffante d’un piège à huis clos, ce remake d’un Hawks mineur (La Chose d’un autre monde) est l’un des films les plus terrifiants jamais tournés. Sa principale force ? Une atmosphère de paranoïa galopante, chaque personnage suspectant les autres d’être, derrière le masque de la respectabilité ou de la camaraderie, des ennemis mortels. Les scientifiques et les techniciens contraints de cohabiter dans une base isolée de l’Antarctique sont-ils encore des humains ou cachent-ils dans leurs entrailles un monstre sanguinaire venu de l’espace ? Ici, l’action prime. Aucun mot, aucun mouvement de caméra inutile, soit un principe de mise en scène parfaitement cohérent avec la situation des personnages, qui doivent économiser leurs gestes dans le froid polaire. Pour faire naître l’épouvante, Carpenter joue en virtuose à la fois du hors-champ (le mal caché dans l’ombre, façon Jacques Tourneur) et du gore en gros plan — on pense aux attaques de la créature dans Alien. Plus de trente ans après, les effets spéciaux de Rob Bottin, garantis sans images de synthèse, restent toujours aussi impressionnants. Mais moins que le pessimisme radical de ce film, qui s’achève au cœur d’une nuit sans espoir d’aurore. (Samuel Douhaire – Télérama)